Une comédie romantique drôle et touchante, entre "Coup de foudre à Notting Hill" et "Le journal de Bridget Jones"
Résumé

Après des années d’échecs amoureux, Alice en est sûre : elle est maudite ! Encouragée par sa thérapeute et sa meilleure amie Barbara, la jeune femme décide de remonter aux origines du mal : Justin, anglais, le premier à l’avoir quittée sans une explication.

Alice prend le train, direction l’Angleterre. Son objectif : confronter Justin et comprendre enfin ce qui s’était passé des années auparavant. C’est sans compter sur sa rencontre fortuite avec Éric…

Le mot de l’autrice

 “Véritable concentré de Pop-Culture, la rédaction de « London Calling » s’est avérée des plus ludiques tant j’ai saisi avec ce texte l’opportunité de parler de tout ce que j’aime. De l’Angleterre de Tolkien à la statue de Peter Pan dans Hyde Park, en passant par les comics et une multitude de références musicales, lire ce roman revient plus ou moins à plonger dans mon téléphone ! Bourrée d’humour, c’est une histoire de grands et éternels enfants qui vous collera sans aucun doute un sourire aux lèvres.”

Extrait

À 27 ans, j’occupais un poste à la fois cool et bien payé dans une agence de communication digitale. J’avais – et ai toujours – une meilleure amie géniale, Barbara, et un petit frère de dix ans mon cadet, Bastien, que j’aimais – et aime toujours – plus que ma propre chair. 

Seule ombre au tableau, Virgile, mon dernier petit ami en date, venait de me quitter. J’étais restée avec lui deux ans ! On partageait même un appartement en plein Paris. J’avais le cœur en miettes, quoi.
Et vous savez comment je l’ai appris ? 

Un beau matin – enfin, « beau », tout est relatif – notre réveil avait sonné vers six heures, comme d’habitude. Mais il n’était pas là. Ni dans le lit, ni sous la douche, ni dans la cuisine. Sur la table, par contre, j’avais trouvé un Post-it.
Oh, pas le Post-it romantique à la Derek et Meredith dans Grey’s Anatomy – mais si ! celui qui leur fait office de mariage et qu’ils finissent par encadrer ? Eh bien, mon Post-it, il n’était pas de ce genre-là. Pas de mariage en vue, plutôt le contraire, même : 

Alice, je suis désolé, j’ai beau apprécier ta présence, je préfère mettre un terme à notre histoire et me concentrer sur ma carrière 

Je m’étais imaginé qu’on vivrait une belle et grande histoire d’amour. Que c’était le bon. Qu’on finirait par prendre une plante verte et un chien. Un cocker qu’on appellerait
« Woody », comme dans Toy Story.
Vous avez le droit de vous payer ma tête, je sais que j’étais naïve. Cœur d’artichaut aussi – ah ! ça, on me l’a dit et répété ! Je le suis un peu moins aujourd’hui. L’expérience sans doute, et… la suite de l’histoire. C’est bien pour ça que je suis là, à vous raconter une tranche de ma vie comme Bridget Jones. 

Vous avez compris : j’idéalisais Virgile sans la moindre objectivité. Je ne pouvais pas m’empêcher de me projeter dans notre futur, du mariage au pavillon en banlieue et au golden retriever – qu’on aurait appelé « Buzz », oui, ça tombe sous le sens.
Mais on n’a jamais eu de plante verte. Ni de chien. 

De nous, il ne restait plus que ce Post-it.
Une semaine plus tard, je l’apercevais dans la rue au bras d’une autre. 

Avant ça, vous demandez-vous ?
Eh bien, avant ça, j’avais eu des béguins, des « je te rappelle » qui n’avaient jamais fait sonner mon portable. Quelques débuts de relation, aussi. Avortées, cela dit.
Encore avant ? Deux petits amis, avec qui j’étais restée respectivement huit et six mois. Le tout premier s’appelait Justin. C’est de lui qu’il faut que je vous parle.
Ah ! Justin… Quatre ans de plus que moi. Anglais – Londonien, même. Cheveux blonds, parfum d’après-rasage de luxe. Pas tout à fait beau, mais charmant, vous voyez ? Ce charme typiquement britannique, la galanterie, l’irrésistible humour premier degré. Un certain chic dans sa façon de s’habiller et de prononcer chaque mot avec précision. Ce qui compensait ses 

yeux bleus globuleux et ses dents un peu trop en avant.
Mais c’est surtout pour sa culture que j’avais craqué, moi, petite Parisienne que j’étais. Et aussi pour son accent à tomber quand il s’essayait au français, sa connaissance époustouflante de la poésie du dix-huitième siècle et son impressionnante aisance au piano. Toujours rasé de près et tiré à quatre épingles, Justin était passionné de Dickens et de Shakespeare. Rien que ça, ça enthousiasmait l’amoureuse de l’Angleterre que j’étais. Oui, c’est là que ça a foiré : j’étais amoureuse du pays avant de l’être de lui.
Le Royaume-Uni, c’était mon rêve depuis que j’avais vu Les 101 Dalmatiens étant petite. Je sais bien, mes références sont moins distinguées que les siennes. J’en ai gagné d’autres avec les années, je vous rassure ! D’ailleurs, si vous vous dites que je vous ai déjà beaucoup parlé de films et de dessins animés, accrochez-vous, parce que c’est un sacré pan de mon existence, me dit-on dans l’oreillette. Enfin, revenons-en à Justin.
Fils de bonne famille, Justin était le petit frère d’Archibald, avec qui Barbara était sortie pendant plusieurs mois. C’est elle qui me l’avait présenté quand on partageait un studio dans La City, en plein cœur de Londres, où on avait décidé de poursuivre nos études. C’est là qu’on a vraiment appris l’anglais. C’est aussi là qu’on a vécu nos premières histoires d’amour.
Et si vous pensez que Virgile m’a lourdée comme une malpropre, j’ai compris, au fil de mes séances avec ma psy, que c’est surtout Justin qui a foutu en l’air l’avenir de ma vie amoureuse. 

Justin et moi avions filé le parfait amour pendant six mois. Six merveilleux mois à s’embrasser sous les réverbères de Notting Hill à la nuit tombée.
Six mois au cours desquels il m’a emmenée voir la comédie musicale Les Misérables, marcher dans les jardins de Kensington et boire du bon vin dans un club de jazz branché du centre-ville de Londres. 

Six mois à m’envoyer un poème par jour, sans exception.
Six mois à s’essayer au français pour mieux me réciter Verlaine et Aragon – ce dernier aurait dû me mettre la puce à l’oreille, parce que son Il n’y a pas d’amour heureux était finalement tout sauf un sous-entendu.
J’étais aveuglée par tout ça ; son attitude de gentleman combinée aux cabines téléphoniques rouges et aux bus à deux étages sur Oxford Street. La façon dont il m’avait fait l’amour pour la toute première fois, avec douceur et tendresse.
Oui, six mois de déclarations d’amour comme on en voit dans les films, de « mon amour pour toi atteint les cieux » et de « je t’aime pour toujours et à jamais ». Je me suis rassasiée de son amour débordant comme une junkie. Avec avidité.
C’était merveilleux. Jusqu’à ce qu’il me quitte. Littéralement, du jour au lendemain. Par un simple et bref coup de fil alors que j’étais rentrée à Paris. Voilà, ça s’était arrêté comme ça. 

Sans la moindre explication. Et je n’ai jamais, jamais su pourquoi. 

On peut dire que mes amours se résument en un seul mot : pitoyables.

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