Après ses romans à succès, Melissa Bellevigne s'essaye à la série littéraire et débarque sur VIVLIO Stories !
Résumé

À l’aube de la quarantaine, Alex se sent piégé dans son mariage autant que dans sa vie professionnelle. Sa relation avec son épouse décline, son job ne le fait plus vibrer et son amour pour l’écriture semble perdu depuis des années.

À bout de souffle, comme enlisé dans une routine qui le terrifie, une étrange annonce dans un magazine va cependant réveiller ses rêves enfouis… et Alex lui-même. Car la mystérieuse femme
derrière ces messages pourrait bien changer son existence, et raviver la flamme d’anciennes passions éteintes.

Cette série a été co-scénarisée avec Emily Chain.

Le mot de l’autrice

 “New York’s Piña Colada” m’a été inspirée de la très célèbre chanson “Escape – The Piña Colada Song” de Rupert Holmes. Ajoutez à ça un soupçon du Jazz de Nat King Cole ou encore de Billie Holliday, dont je raffole, et vous obtiendrez cette romance New-Yorkaise ! Une série qui met en scène des personnages réalistes affrontant des aléas de la vie de couple qui vous sembleront sans doute bien familiers…

Extrait

Cher Alex,

Vous semblez effectivement vous être perdu en chemin, c’est bien dommage. Mais je suis intimement convaincue qu’il n’est jamais trop tard pour raviver la passion qui nous a animé autrefois. La jeunesse n’a rien à voir avec ça. À vrai dire, j’ai moi-même un parcours assez similaire au vôtre. L’âge adulte et les responsabilités qu’il implique m’ont trop longtemps tenue éloignée de ce qui me faisait vibrer. J’ai toujours adoré la musique. Le chant, en particulier. À tel point que j’ai longtemps caressé l’espoir d’en faire un jour mon métier. Je n’en ai pourtant pas eu l’opportunité. J’ai pris soin de ma famille, et je reconnais que mes aspirations artistiques m’ont longtemps semblé utopiques. Mais on m’a un jour poussée à m’y remettre, à me replonger dans ce qui me collait des frissons. J’ai repris les cours, je me suis perfectionnée, et j’ai désormais le plaisir de me produire dans un club de jazz. La flamme de ces instants sur scène me consume de bonheur. »

Je tremblais presque en lisant ses lignes. « Flamme ». « Passion ». « Caresser ». Elles étaient teintées d’une sensualité à laquelle je ne m’étais pas attendu. À moins que… Et si c’était moi qui relevais ces mots en leur apposant un tel sens ? « Frissons ». « Plaisir ». « Consume ». Fébrile, je tâchai de reprendre mes esprits et continuai ma lecture :

Si j’avais écouté le ronron de mon quotidien plutôt que les mots bienveillants d’une amie proche qui, en quelque sorte, a été ma marraine la bonne fée, mon rêve se serait probablement étouffé dans un coin. Je ne saurai donc vous recommander que de renouer avec ce qui fait vraiment battre votre cœur. Vous êtes seul maître de votre vie. Même à nos âges — à vous lire, je vous imagine du mien — rien n’est perdu. Il est évident que le feu brûle encore en vous, même sous l’amas des cendres de votre quotidien, mais je suis certaine qu’il pourra reprendre de plus belle quand vous l’aurez décidé. Peut-être est-ce déjà le cas, si j’en crois cette interview que vous avez évoquée.

Bien à vous,
Jade
PS : Avez-vous des enfants ?

Son post-scriptum me ramena de suite à la réalité. Mes enfants. Ma femme.

— Elle aime le Jazz… comme Amber autrefois, soufflai-je en sentant comme un poids sur mon sternum.

La culpabilité m’envahit de plus belle et je réalisai que ce que j’avais ressenti quelques instants plus tôt était totalement inapproprié. Je refermai l’ordinateur d’un coup sec en me jurant ne plus jamais répondre à pareils emails et de parler de tout cela avec Amber au plus vite. J’allais boucler mes derniers dossiers et la rappeler pour dîner avec elle dès que ce serait fait, d’ailleurs. Je n’étais pas un homme infidèle, elle ne méritait pas ça.

Je plongeai alors dans le travail, plus concentré que jamais et déterminé à en finir aussi tôt que possible. Quand je refermai enfin le dernier de mes trois dossiers, je saisis le téléphone et composai le numéro de chez nous. En vain. J’eus beau retenter à trois reprises, personne ne décrocha. Je jetai alors un œil à la pendule face à moi et constatai qu’il était déjà près de vingt et une heures. J’étais misérable. Il était bien trop tard pour que j’aie le temps de la rejoindre au restaurant. Elle avait déjà dîné, peut-être bien qu’elle était déjà couchée, d’ailleurs.

Je jetai un œil à l’ordinateur éteint devant moi et mes pensées s’entrechoquèrent avant que ma main ne s’en approche à nouveau, cédant malgré moi aux sirènes de l’inconnu(e).

Episode 3 – “Correspondance”

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